lundi 19 avril 2010

Anecdote sur la gestion de la dette par l'Etat Français

Petite anecdote narrée par André-Jacques Holbecq à propos de la dette publique des Français, et comment tout ce petit jeu n'amène qu'à une issue : Le démantèlement total des infrastructures publiques au profits de grands groupes qui rachètent pièces par pièces le patrimoine de la France.

Alors on nous dit que nous allons rembourser la dette, d'ailleurs,

"la cession de 5% du capital de France Télécom par le gouvernement français a rapporté 2,65 milliards d'euros et le montant sera intégralement affecté au désendettement de l'État et des administrations publiques", a annoncé la ministre de l'Économie, des Finances et de l'Emploi Christine Lagarde en juin 2007.

Imaginez cette "similitude"

Vous êtes propriétaire de biens divers (dont un vieux vélo) qui représentent environ 19.600 euros (1), mais vous avez une dette (2) qui s'élevait à 11.420 euros fin 2006, sur laquelle vous payez un intérêt annuel (3) de 3,70% payable chaque semestre (les intérêts se montent donc à 211 euros au 30 juin 2007).

Hélas, vous n'avez pas ces 211 euros disponibles en excédent de revenus et vos dépenses sont incompressibles: vous êtes obligé de les emprunter, ce qui évidemment augmente votre dette d'autant.

Votre dette à fin juin 2007 est donc devenue 11.631 (11.420 + 211)

Le 30 juin, vous décidez de vendre votre vélo à un acheteur pour 26,5 euros (4) afin de réduire un peu votre dette.

Votre capital personnel est donc réduit à 19.573,5 (19.600 - 26,5) ce qui en soi est peu sensible, mais comment utiliser au mieux ces 26,5 euros pour le but que vous vous êtes fixé?

En fait, vous avez deux choix :

1 - Rembourser du capital dû, qui devient donc 11.604,5 euros (11.631 - 26,5) au début du second semestre. Vous aurez à payer 214,5 euros d 'intérêts le 31 décembre , mais comme vous ne les aurez toujours pas, votre dette sera donc devenue 11.819 (11.604,5 + 214,5) à fin décembre.

2 - Affecter ces 26,5 euros au remboursement d'intérêts sur le second semestre. Toutes choses restant égales par ailleurs, vous n'aurez plus qu'à payer 188,5 euros que vous serez néanmoins également obligé d'emprunter .. mais en fin d'année votre dette sera de 11.819,5 (11.631 + 188.5).

Aucune de ces deux solutions beaucoup trop partielle (5) ne règle évidemment le problème global de votre dette qui aura de toute façon augmenté de 399,5 ou de 400 euros, suivant votre choix (et vous n'avez plus votre vieux vélo auquel, quoi que vous en disiez, vous teniez). Et ce sera encore pire, si par malheur, vos prêteurs décident d'augmenter les taux d'intérêts pour le second semestre et les années qui viennent.

Ah, tiens, vous avez oublié que vous aviez le droit le plus absolu de créer vous même la monnaie qui vous permettrait dans un premier temps de payer les intérêts dus, dans un second de rembourser par exemple en deux décennies, le capital dû.- ou bien beaucoup plus simplement de décider que, à partir de ce jour, toute la monnaie devient la votre au lieu de celle des banques et que les détenteurs de cette monnaie (qui par ailleurs sont vos créanciers) vous doivent, eux aussi, un intérêt au lieu de le payer aux banques -

(1) Patrimoine des administrations publiques 1.960 milliards d'euros (estimation minimale de l'Insee pour 2005 )
(2) Dette cumulée des administrations publiques en 2006 : 1.142 milliards d'euros (données Insee de 2007)
(3) Prévision de la charge de la dette pour 2007; 43 milliards d'euros, soit environ 118 millions d'euros par jour
(4) Rapport (« similitude ») de la cession de 5% de France Télécom pour 2,65 milliards d'euros
(5) A part la reprise du droit de création monétaire, la seule solution qui permettrait l'effacement de la dette serait la vente dans un délai bref de plus de 60% des « bijoux de famille », c'est à dire les biens des administrations publiques qui font évidemment partie du « capital collectif » qui fait notre richesse, la « valeur France » estimée pour elle à 10.000 milliards d'euros, soit près de 170.000 euro par français.

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